Dualité ou complémentarité

Si on regarde la vie d’un point de vue purement objectif, celle-ci semble composée de tellement de dualités : La vie et la mort, la richesse et la pauvreté, le bien et le mal, la santé et la maladie, la chance ou la malchance…et la liste pourrait s’allonger encore et encore.

On regarde la vie comme si tout était classifié, compartimenté en 2 pôles bien distincts, l’un étant un idéal à atteindre, l’autre un ennemi à repousser. Ces dualités ne sont toutefois pas exceptionnelles, elles font partie intégrante du parcours de chacun d’entre nous, mais n’est-ce pas justement ce qui donne tout son sens à notre existence ?

Voir la vie seulement comme une lutte à mener, amène avec cette perception, son lot de frustrations, de sentiment d’injustice et de résistance. Et si ce qui paraissait négatif au premier abord, était davantage une opportunité d’enseignements et de leçons de vie ? Étrangement, la perfection de la vie est intimement reliée à ses imperfections….oui, une vie parfaitement imparfaite.

N’arrive-t-il pas bien souvent qu’une perte d’emploi ne soit pas uniquement une épreuve à vivre, mais une formidable opportunité de réorienter son parcours professionnel pour un plus grand épanouissement personnel ?…

.Que l’annonce de la fin de vie d’un proche, soit une occasion de ralentir notre rythme effréné pour s’attarder à l’essentiel ?….

.Que le désir de vivre et de prendre soin de soi soit plus grand après avoir connu un ennui de santé nous ayant obligé à ralentir ?….

.Qu’un événement dramatique soit l’opportunité de modifier des lois ou d’en créer de nouvelles pour notre plus grande sécurité?….

.Qu’une tragédie dans l’actualité nous donne irrésistiblement le désir urgent d’appeler nos proches pour leur signifier toute notre affection ?….

.Qu’un cataclysme naturel nous invite naturellement à offrir notre aide à des gens qui en ont subi les préjudices ?…

Ces événements à la base tristes ou bouleversants portent en eux leur propre lumière, puisqu’ils font jaillir en l’être humain ce qu’il a de meilleur, sa compassion et son empathie et un besoin viscéral de connexion avec ses semblables.

Se laisser entraîner par le tourbillon de la vie et par la routine du quotidien aveugle l’homme et se laisser entrainer dans son sillon est très facile, car on ne s’en rend pas vraiment compte, trop occupé à courir.

Ces événements qui se produisent, quels qu’ils soient, ont donc aussi un rôle à jouer sur notre chemin d’évolution…ils ne sont pas inutiles et servent en fait à nous secouer, à nous réveiller. Mais pour qu’ils aient cet impact sur nous, il importe de demeurer conscient de cette réalité, de comprendre que rien de ce qui nous arrive n’est une punition ou une calamité, mais plutôt une occasion de s’arrêter pour réfléchir et se repositionner dans ce grand jeu de la vie.

Nous apprécions encore plus la nuit, quand on se rend compte qu’elle est nécessaire à notre rythme pour se reposer et refaire nos forces et qu’elle nous permet de voir apparaitre les étoiles….

Nous sommes davantage reconnaissants de se blottir près d’un feu après avoir affronté les rigueurs de l’hiver…
Nous réalisons toute la chance que l’on a de vivre au Québec quand on voit toutes les atrocités qui se passent un peu partout…
Alors dualités ou opportunités ?…

Nous n’avons peut-être pas le pouvoir de changer ce qui nous arrive, mais nous avons toutefois la liberté de choisir comment on va les vivre.

 

Un ange nommé Hélène Giroux

Article écrit par la journaliste Isabelle Maher et publié sur le blog du site : www.lederniermot.com
Service de rédaction professionnelle de récits nécrologiques permanents.

 

La télé hurlait à pleine tête dans la petite chambre d’hôpital. Pierrette vivait les dernières heures de sa vie. Au chevet de la dame de 76 ans, son fils et sa nièce, Hélène Giroux.

« La voisine de lit se mêlait de notre conversation par-dessus le son de sa télévision. Je ne pouvais pas croire que ma tante allait mourir comme ça », se disait Hélène qui a demandé et obtenu que la patiente soit installée dans un endroit plus paisible de l’hôpital.

« On nous a trouvé un petit coin tranquille. Nous avons fait jouer Les Quatre Saisons de Vivaldi. Elle a attendu à la toute fin et elle est partie. C’était un cadeau de me permettre d’être là », raconte, encore émue, celle qui venait d’accompagner son premier humain dans la mort.

Depuis 10 ans, Hélène Giroux a tenu la main de plus de 200 personnes jusqu’aux derniers moments de leur vie, presque toujours à leur domicile, moins de deux mois avant leur décès. Sa clientèle est âgée entre 54 et 62 ans, des cas de cancer pour la très vaste majorité.

« Chaque fois, c’est différent, chaque humain est unique. Chaque fois, je développe de nouveaux outils. Je ne saurai jamais tout de l’accompagnement des mourants », affirme-t-elle.

Contrairement à la croyance populaire, accompagner des mourants n’a rien de triste ou de déprimant. Les gens ne voient que les mauvais côtés de la mort, observe l’accompagnatrice de 57 ans qui se dit pourtant honorée d’accompagner les gens en fin de vie.

Quand le superficiel prend le bord

« On va à l’essentiel quand le temps est compté. Le superficiel prend le bord lorsque l’on est dans l’urgence, on ne parle pas de la météo… », explique celle qui a d’abord brièvement travaillé comme préposée aux bénéficiaires avant de suivre une formation de bénévole en soins palliatifs à la Maison Albatros.

Hélène Giroux, accompagnatrice

Beaucoup de gens préfèrent mourir à la maison, observe madame Giroux. Les familles des personnes en fin de vie qui font appel aux services de l’accompagnatrice sont souvent complètement démunies, elles ne dorment plus et sont épuisées.

« Certains ne veulent rien savoir d’un accompagnement. D’autres attendent trop avant de demander de l’aide. Pourtant, je suis convaincue que mon travail est essentiel. Après le décès, il reste entre nous un lien spécial, c’est tellement intense », confie-t-elle.

Comme tout le monde, Hélène ignore tout du moment où la mort viendra. C’est toujours surprenant, dit-elle, mais certains signes ne mentent pas. Parfois, des familles se confortent en projetant la personne en fin de vie dans certains projets qui auront lieu dans beaucoup trop longtemps.

« Mon rôle est aussi de les ramener délicatement à la réalité en leur disant de peut-être penser à plus court terme », raconte-t-elle.

Être présent auprès des gens confrontés à la mort ne se résume pas à leur tenir la main, explique Hélène Giroux. Accompagner, c’est aussi rassurer la famille qui affronte ce grand tabou. La mort est une « expérience sacrée » devant laquelle il faut rester humble et suivre le rythme du patient, ajoute-t-elle.

« Notre travail n’est pas de les amener à la sérénité. Ce n’est pas moi qui décide. Le maître, c’est celui qui est en train de mourir. Il faut rester là et lui donner le droit de vivre ce qu’il a à vivre, insiste-t-elle. Dans un accompagnement, il n’y a ni croyance ni religion. On accompagne un humain. »

Après la mort, l’accompagnatrice ne quitte jamais la famille avant que le corps ne soit emmené. C’est elle qui prévient le CLSC pour qu’un médecin vienne constater le décès. Elle communique également avec le salon funéraire désigné afin que les employés viennent chercher la dépouille.

« Je m’occupe de la toilette du défunt, je l’habille selon les volontés de la famille, je range tout le matériel médical et je m’assure que chacun ait la chance de bien saluer l’être aimé. Après le départ du défunt, je refais le lit et j’y dépose une fleur », relate-t-elle.

La mort enrichit la vie

Celle qui a vu mourir tant de gens croit que la mort enrichit la vie, c’est un grand honneur d’assister à la mort de quelqu’un que l’on a aimé, plaide-t-elle. Pourtant, comme bien des gens, Hélène Giroux a déjà eu peur de la mort. Avec le temps, sa vision a bien changé.

« Plus ça va, plus je pense que nous avons tous notre humble part à apporter dans ce monde pour faire une différence. L’âge de notre départ n’a pas d’importance. La mort est un passage, ton corps physique te quitte parce qu’il a fait ce qu’il avait à faire », pense-t-elle.

Accompagner des humains dans la mort et en faire un travail demeure très marginal. C’est aussi le premier service qui prend le bord à l’heure des coupures dans les soins de santé. Il n’est pourtant pas exagéré de dire que c’est un service essentiel, croit Hélène Giroux.

« Peu de gens sont préparés ou informés sur le processus de la mort. Que ce soit des proches aidants au chevet d’un mourant et même des soignants du milieu des CHSLD et des hôpitaux, tous manquent d’outils et de connaissances », observe-t-elle.

Auteure de trois ouvrages sur ce sujet qui la passionne, Hélène Giroux se sent encore souvent comme une « défricheuse ».

Une défricheuse devant la grande faucheuse.

Isabelle Maher

Des détails qui n’en sont pas

En décembre dernier, j’ai vécu un accompagnement hors de l’ordinaire; une dame allemande, anglophone, veuve, sans enfant et dont les quelques membres de la famille habitaient à l’étranger.

Ma présence auprès d’elle était donc devenue une grande source de réconfort, non seulement pour elle personnellement, mais pour la famille trop éloignée pour assurer une présence continue, bien que sa condition se détériorait rapidement.

Le soir de son décès, je me suis retrouvée seule à son chevet. J’ai l’habitude auprès d’une personne qui vient de décéder, de faire une toilette au corps, pour redonner à cette personne un peu de dignité, avant le départ pour le salon funéraire.

Durant l’accompagnement, la famille et moi avions pris l’habitude d’échanger régulièrement sur Skype et je savais que ce soir-là n’y manquerait pas non plus. Je savais aussi que cette dame serait incinéré et que ce dernier moment d’au-revoir pourrait à lui seul transformer pour eux toute l’expérience, car difficile de vivre un décès à distance et de ne plus revoir le corps par la suite.

Ce moment de soin au corps peut sembler macabre,  pour qui ne l’a jamais vécu…mais c’est en fait un moment sacré dans le parcours de cette expérience et que je trouve fort important. Un moment où on prend vraiment le temps de s’arrêter. J’ai mis de la belle musique, ai choisi des vêtements, ai préparé tout ce dont j’avais besoin pour ce rituel.

Je souhaitais offrir à la famille, une image beaucoup plus sereine, qu’uniquement celui du dernier souffle. J’avoue ce soir-là m’être moi-même surpassée…. Elle était tellement belle et son visage était si serein que le personnel venait à tour de rôle dans la chambre constater par eux-mêmes le résultat, tout en lui faisant leurs adieux.

Comme le médecin ne pouvait venir que le lendemain matin authentifier le décès, j’ai passé la nuit auprès du corps avec des bougies et de la musique et ai répondu à de nombreux appels de proches qui avaient appris la nouvelle de son décès. La magie de Skype a permis que je puisse installer le portable, de sorte qu’à tour de rôle, chacun d’eux a pu la voir une dernière fois et lui faire ses adieux.

Moments bien sûr très touchants et très intimes, bien que la plupart lui parlait en allemand et donc qu’à part le ton de la voix, je ne pouvais savoir ce qu’ils se disaient. Mais combien reconnaissants ils ont été ! D’abord de savoir que je passais la nuit auprès du corps, puis de savoir que j’avais pris ce temps pour bien préparer cet ultime rendez-vous.

Ce geste en apparence bien simple ne l’était pas du tout à leurs yeux. Préparer le corps aurait pu sembler un détail, car le salon refait habituellement le travail. Mais pour le travail du deuil de la famille, je trouve essentiel de poser ces gestes qui sont toujours appréciés et très réconfortants.

Hélène Giroux
Accompagnatrice en fin de vie
Article écrit en mars 2017

L’essentiel

J’aime la vie et pourtant je côtoie la mort tous les jours à travers mon métier d’accompagnatrice auprès des personnes en fin de vie. Ça peut sembler une grande contradiction et une notion difficile à saisir de l’extérieur, et pourtant je ne cesse de constater à quel point ces 2 concepts sont interreliés, combien aussi, qu’on parle de l’un ou de l’autre, c’est toujours de la vie dont il est question.

Pourquoi? Parce que quand le temps est compté, on entre rapidement dans l’essentiel et ce sont toutes les petites choses du quotidien qui prennent de la valeur, alors que dans la réalité et la rapidité du quotidien, on ne les voit plus ou n’y accordons pas beaucoup d’attention.

J’apprends donc à leur chevet à m’y attarder :

.des oiseaux qui chantent deviennent une symphonie…
.des flocons de neige qui tombent, un magnifique spectacle…
.une toile d’araignée, une œuvre d’art…
.une fleur qui s’ouvre, un miracle de la nature…
.un simple sourire, la plus belle caresse qui soit….
.une odeur de pain grillé, et des souvenirs qui remontent comme un film…
Et combien d’autres choses encore !

Mais pourquoi devrions-nous attendre d’être arrivé au bout du voyage pour prendre conscience que ces richesses sont là tout autour de nous, tous les jours, qu’elles ne demandent qu’à ce qu’on s’y arrête pour déposer un peu de magie dans nos vies? Une belle réflexion que je vous propose…

Hélène Giroux
Accompagnatrice
Article écrit en avril 2016

Accompagner les personnes en fin de vie

Accompagner les personnes en fin de vie suscite curiosité mais aussi peurs et questionnements chez de nombreuses personnes. C’est tout à fait normal puisque nous avons affaire à de l’inconnu et ce qu’on ne connait pas fait effraie.

J’en conviens, le choix d’œuvrer dans cette sphère d’activité est une vocation où tous ne se sentent pas appelés. Mais individuellement, à travers notre parcours à chacun et sans l’avoir choisi, nous aurons à nous trouver auprès de personnes de notre entourage dont le temps sera compté et également un jour à vivre cette expérience pour soi-même.

Voilà pourquoi il est important d’aborder le sujet, de tenter de l’apprivoiser pour le démystifier, de changer notre regard sur ce moment important que nous vivrons tous à un moment ou un autre. Et cela est possible, car il faut savoir que même dans la mort, la vie est présente jusqu’au bout.

Étrangement, au chevet des mourants, l’opportunité nous est offerte de recevoir de précieuses leçons sur le sens même de cette vie que nous prenons bien souvent pour acquise, mais également d’avoir accès à des moments de grande authenticité, car les mourants se trouvent davantage dans l’essentiel à cette période de leur existence. Accompagner un mourant c’est aussi apprivoiser la mort pour soi-même. Un voyage qui nous amène bien souvent à nous dépasser.

Hélène Giroux
Accompagnatrice, auteure, conférencière
Écrit en sept. 2015

Croyez-vous aux miracles ?

Croyez-vous aux miracles ? Moi oui !
Il y en a tous les jours sur notre route.

Plus jeune, je me rappelle très bien que vers l’âge de 5 ans, je me couchais à plat ventre sur le sol pour observer pendant des heures, de minuscules fourmis transporter sans relâche des provisions jusqu’à leur fourmilière, fascinée par leur sens de l’organisation et leur force herculéenne malgré leur petite taille.

Je pouvais aussi passer de grands bouts de journée assise dans un champ, simplement pour tenter de trouver un trèfle à 4 feuilles…..et j’en trouvais ! J’étais tellement absorbée par ma quête que j’en oubliais le temps.

Avez-vous déjà observé de près une toile d’araignée ? Quel spectacle grandiose ! Davantage encore sous la rosée du matin…..Il n’existe pas dans la nature de pièce de dentelle plus parfaite !

Et les flocons de neige qui tombent sur vos mitaines ? Avez-vous remarqué qu’il n’y en a pas un pareil ? Ils sont tous uniques et différents.

Connaissez-vous toutes les espèces du règne animal, les nombreuses variétés de plantes qui existent, les milliards d’étoiles qui forment la voie lactée et toutes les merveilles que nous dévoilent chaque saison mois après mois ?……

Et puis un jour on grandit, on devient sérieux et on ne regarde plus la vie avec le même regard d’émerveillement que l’enfant. On est pressé, on court après je ne sais quoi, on regarde et prépare surtout l’avenir, mais on oublie de s’arrêter pour observer ce qui donne réellement du sens à l’existence, que ce soit de regarder les flocons tomber ou le soleil se coucher.

J’ai le bonheur d’être ramené à l’ordre régulièrement par les mourants que j’accompagne et j’adore ça, car autrement le tourbillon de la vie m’entraine aussi dans sa routine quotidienne et sa course effrénée contre la montre. Sans le savoir, ils m’enseignent à préserver ce regard d’authenticité et de fraîcheur sur les petites choses de la vie, à rester connectée à mon enfant intérieur.

C’est plutôt particulier n’est-ce pas que ce soit les gens qui se préparent à quitter qui m’offrent ces leçons ?….Pas tant que ça en fait, si l’on considère que les mourants sont dans l’essentiel à cette étape de leur parcours et non pas dans ce qu’ils ont accumulés au cours de leur vie.

Ils ont sur l’existence, un regard très conscient, comme s’ils avaient accès à de l’information privilégié, comme s’ils regardaient la vie avec d’autres yeux. J’ai cette chance d’en être témoin et c’est pourquoi j’ai eu le grand désir, à travers mon dernier livre, de partager avec les gens ces nombreux témoignages inspirants.

Alors que l’année se termine et qu’une autre débute, je vous invite à ralentir le pas et à reprendre contact avec toutes ces petites merveilles qui abondent sur votre route…vous constaterez que votre vie devient plus intéressante encore !

Hélène Giroux
Accompagnatrice, auteure et conférencière
Écrit en nov. 2015 pour Versastyle

« Ce que les mourants m’ont enseigné…..L’apprentissage de la vie au seuil de la mort », publié aux Éditions Le Dauphin Blanc

www.facebook.com/accompagnementetsoins

L’apprentissage de la vie au seuil de la mort

Oser dire que je côtoie la mort par choix fait toujours grandement réagir les gens que je croise sur ma route.

Cette réalité fait tellement partie de mon quotidien que j’oublie parfois que la mort est encore un sujet tabou. Elle est pourtant inscrite dans notre plan de vie dès le moment de notre naissance et est le chemin pour chacun d’entre nous ; nous ignorons seulement quand et comment elle surviendra.

Raison de plus à mon avis pour s’en préoccuper, surtout quand je constate que la majorité des gens que j’accompagne ces dernières années sont atteints de cancer et principalement âgés entre 50 et 62 ans. Je peux très bien m’imaginer que ce n’était nullement une option qu’ils envisageaient à cette période de leur vie….

Accompagner les mourants est un métier marginal j’en conviens et beaucoup de gens ignorent même qu’il existe, que des gens sont disposés à soutenir un malade et ses proches, à moins d’avoir été confronté à cette situation. Je n’avais pas prévu non plus aller dans cette direction dans mon plan de carrière, car j’ai moi-même longtemps été rébarbative à aborder le sujet. Les choses ont bien changées.

Jeune, je rêvais de devenir infirmière car j’étais attirée par le milieu hospitalier et j’aimais aider les gens. Mais ma vie a pris une autre direction ; je me suis mariée et ai par la suite consacré plusieurs années de ma vie à l’éducation de mes 2 fils.

J’ai un jour suivi une formation en accompagnement, non pas pour en faire un travail mais comme démarche personnelle pour explorer cette question délicate de la fin de vie. J’ai développé ensuite à ma grande surprise, tout un intérêt pour la question et ma vie a pris un nouveau tournant depuis!

Je me rappelle comme si c’était hier, mon premier accompagnement où la peur de ne pas être à la hauteur me tenaillait. L’expérience s’est toutefois avérée très positive et a été transformatrice, bien au-delà de mes espérances.

J’ai réalisé que les connaissances acquises au fil des ans par mon expérience de vie, les formations, les nombreuses lectures et ateliers étaient fort utiles pour me donner un ancrage, mais qu’ils n’étaient pas les seuls outils nécessaires pour devenir une bonne accompagnatrice.

Davantage encore que les techniques, un amour profond pour l’être humain, un désir de vouloir faire une différence dans le dernier tour de piste et une capacité de pouvoir utiliser l’empathie dans mes contacts avec ces gens étaient plus essentiels encore pour œuvrer dans cette sphère d’activité particulière.

Accompagner est avant tout une vocation et un appel du cœur qui demande à développer de nombreuses forces et qualités : intuition, écoute, sensibilité, respect, patience, générosité etc…. Je compare l’accompagnement des mourants à un cours de croissance personnelle en continue, qui m’interpelle sans cesse à m’interroger, à me remettre en question, qui m’invite aussi par un travail d’intériorité à ne pas prendre les choses de façon personnelle.

Chaque personne que je rencontre, que ce soit le malade ou ses proches m’offrent une occasion extraordinaire de grandir et d’évoluer et je suis sans cesse étonnée de constater tout le cheminement que cela me permet de faire comme être humain.

J’ai toujours cru que notre présence sur terre devait servir à l’évolution de l’humanité et que chaque personne avait un rôle à y jouer pour son avancement. La richesse de chaque être humain m’est confirmée jour après jour. Nous sommes tous riches de potentiel à découvrir et nous nous devons aussi de permettre à chacun de reconnaître sa propre valeur en ce monde. Cette façon de faire et de penser donne tout un sens à mon existence et je suis convaincue qu’elle donnera aussi un sens à ma propre mort.

Cela peut paraître étrange, mais je ne me suis jamais sentie autant vivante et heureuse que depuis que j’accompagne des mourants. La raison en est fort simple ; nous avons malheureusement tendance à prendre les choses et les gens pour acquis, à croire qu’ils dureront toujours. Toutefois, lorsque la mort fait partie de notre paysage quotidien, la conscience que la vie est précieuse et fragile amène naturellement à voir la vie autrement.

Les gens sur le point de mourir sont d’extraordinaires enseignants dont nous devrions privilégier le contact. Malheureusement, la peur de la mort et les tabous reliés à cette étape de vie véhiculés par l’ignorance, invite bien plus souvent à l’éviter ou à la fuir.

Je suis toujours étonnée de réaliser que plus je côtoie les mourants, plus j’aime leur contact. Il faut dire qu’à cette étape de vie, celui-ci n’a plus rien à prouver à personne ; il laisse bien souvent tomber les masques et se trouve davantage dans l’authenticité. Les rapports sont alors plus vrais, se rapprochant même parfois de la spontanéité d’un enfant.

En faisant son bilan de vie, la personne dont le temps est compté a le grand désir de partir le cœur léger, de lester ses bagages ; c’est pourquoi des regrets ou des pardons peuvent s’exprimer, permettant bien souvent une libération salvatrice. Lâcher prise est plus aisé lorsque le cœur est léger. Bien que cela ne soit pas toujours possible, je peux souvent l’observer au fil de mes accompagnements.

Le mourant réalise aussi que l’accumulation de ses biens ou qu’un compte en banque bien garni ne peut être échangé contre un retour à la santé et que tout cela ne peut non plus être amené avec lui au moment du départ. L’impression d’y avoir  investi trop de temps et d’énergie, amène parfois de la tristesse d’être passé à côté de l’essentiel. Malgré ces constatations, la plupart affirment qu’ils ne changeraient rien à leur vie s’il leur était donné de la recommencer.

Le plus beau cadeau que j’ai reçu à accompagner, c’est de constater que la valeur première qui demeure à la fin malgré toutes nos différences est l’amour, fondement même de tout être humain. C’est de cette manière que nous sommes tous inter reliés et que nos actions et nos paroles peuvent avoir un impact significatif sur la vie des gens qui croisent notre chemin. Raison de plus pour faire en sorte que chacune de ses actions, de ses paroles soient posées dans l’objectif d’apporter une différence, de laisser une trace de notre passage sur terre.

Alors que la majorité des gens voient la mort comme une injustice et aborde le sujet en des termes sombres et déprimants, mon contact fréquent avec celle-ci me permet au contraire de regarder les choses différemment, d’y voir davantage les aspects positifs de ces enseignements qui m’apprennent à mieux vivre.

Si j’apprenais qu’il ne me reste que peu de temps à vivre, ne voudrais-je pas utiliser ce précieux temps pour donner du sens à cette dernière étape de mon parcours, pour utiliser chaque journée, chaque heure et chaque minute à sa juste valeur ? Et pourquoi au fait, devrais-je attendre un ultimatum comme une maladie terminale pour vivre avec plus de conscience, pour habiter l’instant présent ou pour avoir des relations significatives avec les gens de mon entourage ? Vivre ainsi au jour le jour changerait beaucoup de choses dans notre existence.

Je suis bien sûr consciente à travers ces contacts particuliers que la mort s’accompagne aussi de tristesse, de souffrances, de deuils multiples, mais comme tout ce qui vit, tout finit aussi par s’éteindre un jour.  Pour moi, la naissance comme la mort sont simplement des passages importants et sacrés de notre parcours terrestre.

Il est normal dans notre façon de voir la vie de souligner la naissance, de la célébrer et la mort à mon sens mériterait autant d’égards, puisqu’elle souligne et honore la vie de celui ou celle qui s’éteint et cela peu importe qui est cette personne.

Toute vie est sacrée car elle enrichie celle de ceux qu’elle croise dans le parcours de sa mission ici-bas. C’est pourquoi je me sens réellement privilégiée de côtoyer tous ces gens et que même le peu de temps qu’il nous ait donné de se connaître devient un cadeau.

Je ne suis pas triste au moment du décès. Connaissant l’objectif de ma démarche auprès de ces gens, je m’applique davantage à donner une valeur au temps qui reste par une qualité de présence. Je peux ainsi dire mission accomplie, tout en éprouvant beaucoup de reconnaissance pour avoir pu rencontrer ces personnes qui m’ont toutes offertes de très belles leçons dans mon parcours de vie.

Je poursuis ensuite ma route, transformée et remplie de gratitude. Tant de personnes ont besoin de ce regard d’amour posé sur eux, particulièrement à un moment aussi déterminant de l’existence que l’approche de la mort. Quelle belle mission que la mienne !

Hélène Giroux
Accompagnatrice, auteure et conférencière
Écrit en nov.2015

 

Un contact privilégié

J’ai choisi comme travail d’accompagner des mourants qui souhaitent terminer leurs jours à la maison. La plupart des gens que je croise sur ma route me demandent pourquoi ? Pourquoi œuvrer dans cette sphère d’activité chargée d’émotions de toutes sortes ? La réponse est bien simple en fait, j’aime l’être humain. Je crois que chaque personne possède ses richesses intérieures propres, ce qui en fait une personne unique. Cette rareté invite d’autant plus à « prendre soin », à chérir et à exprimer de la gratitude pour avoir le bonheur de cette proximité avec l’autre… du cadeau de sa vie.

Chaque personne que j’accompagne et chaque famille qui entoure ce malade m’enrichit de cette unicité. Et même lorsqu’il y a des situations plus difficiles, je ressors toujours grandie de ces expériences, car accompagner des mourants, c’est un exercice quotidien de cheminement personnel, de questionnement, de prise de conscience sur le sens même de ma propre existence.

Il faut dire que les émotions que je ressens à leur contact sont très différentes de ce qu’éprouvent la plupart des gens à la perte d’un des leurs. Bien que j’aie développé des liens avec le malade, je ne partage pas avec ce dernier le même attachement émotionnel  que celui de ses proches et qui rend leur deuil si difficile.

La mort fait partie de la vie, nous le savons tous intellectuellement…mais peu de gens acceptent cette idée que la vie a une fin. La réalité toutefois, c’est que la mort nous attend tous à notre heure et cela sans exception. Nous verrons des gens mourir autour de nous, nous perdrons des proches et notre propre vie se terminera elle aussi, la vie poursuivant sa route pour ceux et celles dont l’heure n’est pas encore arrivée.

Je suis toujours surprise de constater que bien que la notion de finitude fasse partie intégrante de notre parcours ici bas, la mort continue encore d’être un sujet tabou, peu de gens étant confortables d’échanger sur le sujet ou même d’aborder franchement la question. On a tendance à ne voir dans la mort que les aspects négatifs. Je vois les choses différemment. Oui il y des aspects difficiles : la déchéance physique, la dépendance, la souffrance…. Mais il faut admettre que ces bouleversements font aussi partie de l’expérience, de cette étape finale de la vie…

La tristesse sera toujours présente lorsqu’un proche quittera cette vie, mais cela fait également partie de l’expérience. Je reconnais que la vie est une suite de pertes et de lâcher prise, mais que c’est également ce qui lui donne toute sa saveur. Je conçois que s’attacher et créer des liens veut aussi dire risquer de perdre, mais mieux vaut avoir connu et perdu que de ne pas avoir goûté à tous ces bonheurs. Prendre conscience que cette réalité se produira un jour ou même demain, devrait en fait nous amener à vivre davantage dans l’instant présent et à chérir ce que nous avons aujourd’hui.

Apprendre qu’une personne chère se prépare à franchir cette étape finale permet, pour un moment, d’arrêter quelque peu le tourbillon de la vie pour se consacrer à l’essentiel ; l’amour ou l’affection que nous  portons à cette personne. Dommage toutefois que nous devions attendre un tel bouleversement pour réaliser à quel point la vie est fragile. Lorsqu’on prend les choses ou les gens pour acquis, on arrive à en oublier ce qui les rend aussi précieux à nos yeux.

Lorsque les patients que j’accompagne décèdent, je conserve précieusement dans mon coeur tous les petits bonheurs et les instants privilégiés que nous avons partagés et qui ont enrichis ma vie, peu importe le temps qui nous fut donné. Ce sont des moments que même la mort ne peut m’enlever car ils resteront gravés dans ma mémoire comme d’inestimables présents.

Le plus beau cadeau que j’ai reçu en accompagnant, c’est étrangement de me sentir plus vivante encore et de chérir cette vie qui est mienne maintenant. Il peut paraître étrange de constater que ce sont les mourants qui enseignent à mieux vivre, mais difficile de ne pas se sentir interpellée par leur authenticité et leur lucidité face au bilan qu’ils font de leur parcours terrestre.

J’ai appris également une autre leçon très importante…la mort se prépare. Comment ? Simplement en profitant du temps présent. Si je m’accomplis comme personne, si je développe mes forces, si je nourris mes passions, si je réalise mes rêves, si j’apprends de mes erreurs, si j’entretiens des rapports authentiques avec les gens que je croise sur ma route, si je sème l’amour partout sur mon passage…..mourir ne pourra que se vivre différemment, comblée et heureuse d’avoir accompli ma mission de vie. Cette riche leçon d’une simplicité désarmante est devenue mon leitmotiv.

Mourir est notre destinée à chacun et celle-ci est inscrite depuis notre premier jour de vie sur terre. À cela on n’y peut rien. Mais on peut par contre choisir comment on voudra vivre cette vie et l’influence qu’elle aura sur celle d’autrui, à travers notre expérience. Modifier cette façon de regarder les choses pourrait changer notre vision de la dernière étape de notre parcours, mais plus encore du temps qui nous est donné de laisser notre trace en ce monde.

Je me sens interpellée à briser des barrières en regard à cette réalité de la mort dans notre existence et parce que j’ai le privilège d’accompagner, j’ai l’opportunité d’être confrontée à toutes ces questions dans mon quotidien. Côtoyer ces gens au seuil du grand passage me donne alors la possibilité de regarder les choses avec une vision différente que j’ai le goût de partager à travers un livre que je viens de publier aux Éditons La Plume d’Oie et qui s’intitule, « Le privilège d’accompagner…..choisir de côtoyer la mort ».

Nous aurions tous intérêt comme mortel à ne pas fuir cette situation lorsqu’elle se présente sur notre route, mais plutôt à ouvrir cette porte vers l’inconnu, même si cela est difficile et exigeant. Pour l’avoir expérimenté à maintes reprises, je peux affirmer que malgré la tristesse, des cadeaux précieux nous sont offerts, modifiant considérablement notre vision de la vie par la suite.

Au même titre que la naissance, la mort fait partie d’une étape charnière et tout aussi sacrée de notre existence. Je suis convaincue que notre raison d’être ici bas c’est l’amour, mais aimer c’est également apprendre à se détacher, ce qui ne signifie pas oublier…car l’amour lui ne meurt jamais.

Hélène Giroux
Accompagnatrice, auteure,conférencière
Article écrit pour la revue Profil, déc. 2012
www.facebook.com/accompagnementetsoins
hegir@hotmail.com

 

La mort, une ennemie ?

Nous allons tous mourir !
Mais pourquoi donc alors vivre sans tenir compte de cette réalité ?

Non, ça n’arrive pas qu’aux autres, nous y passerons tous, sans exception d’âge, de religion, de classe sociale ! Je ne viens pas de faire une découverte majeure…nous savons tous que nous allons mourir depuis notre conception. Cette destinée est le chemin pour chacun et bien que la science, les technologies et la médecine évoluent à un rythme dont on a parfois peine à suivre la progression, nous continuons de voir la mort comme un échec, une injustice et elle demeure taboue dans une société que l’on dit évoluée.

Je suis surprise et ne le suis pas en fait. Avant de côtoyer moi-même la mort d’une façon régulière dans mon quotidien, je voyais aussi les choses un peu de cette façon. Plus maintenant. J’accompagne depuis plusieurs années des mourants qui souhaitent terminer leurs jours à la maison et cette vocation a eu tout un impact sur mon existence et ma manière de vivre.

On a parfois malheureusement tendance à prendre les choses et les gens pour acquis, ce qui en fait, les banalise, les rends ordinaires, habituels, normaux…. On se croient éternels et on pense qu’on a toute la vie devant nous. Je ne peux toutefois faire autrement que de constater que la majorité des patients que j’accompagne ces dernières années sont atteints de cancer et que leur âge moyen se situe entre 50 et 62 ans. Ces gens ont travaillés fort toute leur vie pour tenter de se préparer une retraite confortable et ils n’ont même pas eu le temps d’arriver à cette étape, de réaliser les objectifs qu’ils s’étaient fixés.

Je fais partie de cette catégorie d’âge là…. Il y a de quoi réagir ! Il faut dire que de toute façon, côtoyer la mort aide à remettre les choses en perspective, à redéfinir mes valeurs, à faire des bilans, à demeurer le plus possible dans l’instant présent, à garder mon attention fixée sur l’essentiel.

Et l’essentiel c’est quoi au juste ?

.Moins travailler et faire des choix davantage en harmonie avec mes valeurs, pas seulement basés sur mes insécurités et mes peurs….
.Avoir des relations significatives avec les gens que je côtoie…..
.Prendre le temps de faire des choses que j’aime et qui me font plaisir et éviter  d’attendre uniquement un jour d’avoir le temps…..
.Apprécier la nature autour de moi, les changements de saison apportant chacune leurs joies….
.Réaliser mes rêves pendant que j’ai la santé…
.Entretenir mes amitiés pour éviter de les perdre parce que je les ai négligé….
.Éprouver de la gratitude pour ma vie en ce moment…..
.Ne pas attendre seulement une occasion spéciale pour utiliser mes beaux objets, pour porter mes vêtements neufs……
Et combien d’autres choses ! La liste peut s’allonger encore et encore…

Si j’apprenais aujourd’hui qu’il ne me reste que quelques semaines à vivre, qu’aurais-je le goût de faire maintenant ? Il est bon de se poser la question, de se mettre soi-même dans cette situation quelques minutes…les choses qui ont de l’importance pour vous se manifesteront d’elles-mêmes sans effort. Les valeurs qui vous sont chères seront mises en lumière. Les gens qui ont une place particulière dans votre cœur seront dévoilés à votre conscience.

Ce qui compte le plus pour vous sera tout à coup évident, clair et simple, sans encombrement du matériel que nous accumulons au fil d’une vie. Ce sont toutes ces choses qui donnent réellement un sens à notre vie, qui nous offrent justement la sensation d’être vivant et heureux. Pourquoi alors attendre un ultimatum ou l’annonce d’une maladie terminale pour agir, pour mettre tout cela en application aujourd’hui même, maintenant que c’est encore possible.

Vivre ainsi nous donnerait justement moins l’impression que ces événements sont une injustice ou qu’on ne mérite pas que ça nous arrive. Personne ne « mérite » de mourir, c’est simplement notre destinée à nous les humains et vivre au jour le jour avec plus de conscience, en s’attardant à ce qui importe pour nous éviterait bien des regrets et des remords au moment du bilan final.

Il va s’en dire que cela changerait aussi radicalement les rapports que nous avons avec autrui. Au lieu de juger, de comparer, de s’attarder aux petits travers, de faire des histoires avec un rien, de crier…nous voudrions avoir des échanges où chacun serait préoccupé des gestes à poser, des paroles à prononcer…parce que chaque personne par son unicité peut faire une différence en ce monde, nous enrichir par sa présence, faire avancer l’humanité par son apport personnel.

Cela semble être un idéal inatteignable et peut-être me dira –t-on que je rêve en couleur et que tout cela est impossible…je n’en crois rien. Je suis convaincue que si chaque personne avait conscience que sa vie pouvait se terminer demain, sa façon de vivre aujourd’hui serait bien différente. Je ne dis pas que c’est facile dans un monde où la performance, l’acquisition de biens et l’image sociale sont les valeurs qui priment, mais ça ne veut pas dire que vivre autrement n’est pas possible.

J’entends souvent la phrase « Mais je n’ai pas le choix…. ». Désolée, mais même quand on pense qu’on n’a pas le choix, il y a des choix possibles, c’est juste que je décide d’assumer les conséquences des choix que je fais. J’ai choisi d’être heureuse maintenant, pas plus tard…car plus tard, je pourrais ne plus y être. Votre vie vous échappe t’elle maintenant ? Il n’est pas trop tard pour faire une remise en question…la vie est trop courte pour se la rendre plus difficile qu’elle ne l’est en réalité.

Hélène Giroux
Accompagnatrice, auteure  et conférencière
Écrit en février 2013