Article paru dans le magazine web, « Le portail zen »
Juin 2017
J’ai ajouté une corde à mon arc d’accompagnatrice en fin de vie…soit celle d’officier des cérémonies funéraires, depuis plusieurs mois déjà. Cela veut dire que j’organise avec la famille, une cérémonie laïque (sans ou très peu de religion), qui aura lieu directement au salon funéraire, en hommage à une personne chère décédée. Cette formule plaît de plus en plus car les habitudes ont changées au fil des années.
J’ai toujours senti que mon métier d’accompagnatrice en fin de vie m’invitait en quelque sorte à faire du défrichage auprès des gens qui croisent ma route, car le sujet porte encore sur son dos, de nombreux préjugés et tabous.
Je me rappelle fort bien des premières années où les gens me posaient des questions sur mon métier et mon désir à ce moment de ne pas les bousculer, en abordant ce sujet avec eux, sachant très bien qu’ils en seraient perturbés, car ma vision des choses bouscule ce qu’on a appris et ce qu’on entend encore concernant la mort.
Alors oui, là aussi les choses ont changées pour moi…maintenant, je m’en fais un devoir. Pas une obligation, mais je me sens fortement interpellée à leur partager ce que j’ai appris aux chevets des mourants et comment ces enseignements ont transformé mes perceptions.
Quand je prépare mes cérémonies, bien que je respecte leurs valeurs, croyances et visions, j’ose ouvrir sur le sujet, mais d’une manière qu’ils n’ont pas encore entendu parler. Je sais que cela surprends parfois, mais je suis aussi touchée de constater à la suite de leurs commentaires, que loin d’empêcher la tristesse de s’exprimer et le deuil de se vivre, mon approche différente et plus ouverte, permet de mettre davantage de lumière sur la situation et de nourrir l’espoir pour ceux et celles qui restent.
Hélène Giroux